Cravant-les-Coteaux

Sonnay : ce toponyme vient du gallo-romain Sunnacus ou domaine de Sunna (patronyme gaulois). Le premier propriétaire connu est Pierre de Sonnai, cité en 1268 ; Le fief de Sonnay est cité ensuite en 1372, dans le cartulaire de l’archevêché de Tours, comme étant la possession de « Ysabellis de Mailliaco, domina de Narcaio et de Sonnaio, uxor domini Gauffridi, domini de Saumoncaio », c’est-à-dire « Isabelle de Maillé, dame de Narçay et de Sonnay, épouse de Geoffroy, seigneur de Saumoussay » (Maine-et-Loire) et fille de Payen I de Maillé, fils aîné d’Hardouin V de Maillé (voir Chezelles, généalogie).

Château de Sonnay (mai 2013)

En 1446, Jean Bernard, archevêque de Tours (voir Anché), consacre une chapelle sous le vocable de Sainte Catherine (d’Alexandrie), érigée par Jean Barillet, dit de Xaincoins, receveur général des finances de Charles VII, de 1438 à 1449 ; de cette même époque date le colombier, l’un des rares exemples de « fuye sans toit » de la région ; il contient 2 200 boulins.

En 1449, Jean de Xaincoins fut accusé de concussion et ses biens furent confisqués ; la seigneurie de Sonnay fut donnée à Guillaume Gouffier (1420-1495), premier chambellan de Charles VII et gouverneur de Touraine. La fille de ce dernier : Madeleine Gouffier l’apporta en dot à René le Roy, chambellan de Louis XI, qu’elle épousa en 1481. En 1591, François le Roy et son épouse Renée de Bretagne vendent la seigneurie à Antoine de la Barre et à son épouse Hélène de Razilly, fille de Gabriel de Razilly (mort en 1579), gouverneur de Chinon (voir Chezelles, généalogie). Sonnay est ensuite transmis au fils de ces derniers : René de la Barre, époux de Françoise de Maillé, puis à ses descendants, qui le vendent en 1770 à Jacques Becquet du Vivier, qui prend ensuite le nom de Becquet de Sonnay.

La propriété passa ensuite à son fils Jules Nestor (1776-1813) puis à ses deux petits-fils : Gustave (1809-1847) et Alfred Becquet de Sonnay (1811-1893), qui se distingua lors de la prise de Sébastopol et qui fut blessé à la bataille de Gravelotte, alors qu’il était général pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870.

Pigeonnier de Sonnay (mai 2013)

Gustave Becquet de Sonnay n’eut qu’un fils : Frédéric Becquet de Sonnay (1837-1900), qui fut maire de Cravant de 1878 à sa mort, et qui épousa en 1863 Xaverine Blouquier de Trélan (1840-1898) ; la sœur de celle-ci : Alix (1843-1906), épouse du comte Fernand de Saint-Exupéry (1833-1919), vint vivre à Sonnay avec sa famille, en 1871 ; ils avaient alors trois enfants, dont Jean, qui fut le père de l’aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry, et Roger, dont le nom figure sur le Monument aux morts de Cravant pour être tombé pour la France en 1914. Durant son long séjour à Sonnay, Fernand de Saint-Exupéry écrivit de nombreux articles sur l’archéologie locale, qui, pour la plupart, furent publiés par la Société Archéologique de Touraine.

Frédéric Becquet de Sonnay n’eut qu’une fille : Marie (1864-1950), épouse d’Henri le Breton de Vannoise (1858-1923) dont la fille Yvonne de Vannoise (1888-1963) épousa en 1909 le comte Paul de Foucaud (1879-1943) ; leur fils Max de Foucaud (1919-1992) fut le père des actuels propriétaires du château de Sonnay, dont l’un deux, Frédéric de Foucaud, est Président des Amis du Vieux Chinon et des Amis du Vieux Cravant.

Du château du 15ème siècle subsiste une tour carrée à l’est, avec un escalier à vis ; mais l’ensemble a été modifié aux 16ème et 17ème siècles avant d’être agrandi en 1880 : l’aile Est fut doublée d’une aile symétrique à l’ ouest à la place des anciens communs qui furent démolis et l’ancienne tour Ouest qui abritait au 17ème siècle la « nouvelle » chapelle, devint le pavillon central ; la chapelle fut alors transférée à l’étage, côté Nord avant de disparaître avec le temps.

Chapelle de Sonnay (mai 2013)

La chapelle de 1446 fut restituée en 2002 par Frédéric de Foucaud, en un emplacement, au sud, qui semble être l’emplacement d’origine.

Au-dessus de la Motte de Sonnay, citée en 1620, se trouvait la Fontaine Saint-Martin et en-dessous le chemin des Maures (voir ici).