L’automne dernier, sur un coup de tête, j’ai décidé que 2024 serait l’année du livre d’images. À part les lire à mes enfants, je n’ai pas lu de livres d’images depuis que je suis moi-même enfant. Je ne sais pas pourquoi nous arrêtons de les lire en tant qu’adultes. Ils sont joyeux, drôles, instructifs et émouvants. Ils sont bien sûr différents des livres pour adultes, mais ils peuvent être tout aussi brillants à leur manière.
J’avais décidé de lire un livre d’images chaque jour en 2024, mais j’étais tellement excité que j’ai commencé ce nouveau rituel en novembre. J’ai une liste principale de près de 400 livres. Je pense que je vais lire des livres d’images pour le reste de ma vie ! À la fin de chaque mois, je parcours la liste, je compile le TBR du mois suivant et je mets tous les livres en attente à la bibliothèque.
Je ne peux pas expliquer à quel point j’aime cet acte quotidien de lire un livre d’images. J’ai été surpris, à maintes reprises, par la profondeur avec laquelle les livres d’images m’affectent. J’ai découvert quelques favoris de toute une vie qui ont immédiatement été inscrits sur ma liste Best of 2023 : La pluie fait de la compote de pommes par Julian Scheer et Marvin Bileck et Quand nous étions seuls par David A. Robertson et Julie Flett. J’adore le rituel consistant à choisir la veille le livre de chaque jour. J’aime me laisser ralentir, prendre mon temps avec les illustrations de chaque livre, leur accorder l’attention qu’elles méritent. Lire des livres d’images est actuellement l’une des choses les plus purement joyeuses de ma vie.
Mais parmi les nombreux plaisirs que ce projet m’a apportés jusqu’à présent, le meilleur est peut-être la façon dont la lecture de livres d’images m’a connecté aux saisons de manière viscérale. Chaque mois, je m’assure de choisir de nombreux livres sur et/ou se déroulant dans cette saison.
Fin novembre, alors que les jours devenaient plus sombres, j’ai lu Cadeaux d’hiver par Kaitlin B. Curtice et Gloria Félix. C’est un beau livre sur une fille Potawatomi qui aime l’hiver et souhaite partager les traditions hivernales particulières de sa famille avec ses amis. Durant la première semaine de décembre, j’ai lu Chouette Lune de Jane Yolen et John Schoenherr, un livre qui capture la magie d’une froide nuit d’hiver dans les bois. Le 21 décembre, j’ai lu deux magnifiques livres sur le solstice : Le jour le plus court et La nuit la plus longue.
J’ai commencé 2024 avec Soupe de la Liberté de Tami Charles et Jacqueline Alcántara, une histoire merveilleuse, vibrante et joyeuse sur une jeune fille haïtiano-américaine préparant la Freedom Soup avec sa grand-mère. C’est une ode à une tradition spéciale du Nouvel An, et même si ce n’est pas ma tradition, cela me semblait être la façon idéale de commencer une nouvelle année. Quelques jours plus tard, lors de la première vraie tempête de neige de l’hiver, j’ai lu le doux et fantaisiste de Divya Srinivasan La neige du petit hibou tandis que les flocons flottaient devant ma fenêtre.
J’ai essayé la lecture saisonnière dans ma vie de lecture de livres non illustrés, mais il y a quelque chose dans les livres d’images saisonniers qui frappe différemment. C’est peut-être parce que ces livres sont si directs et sérieux : ils célèbrent ce qu’ils célèbrent sans faire d’histoires. Bien sûr, il existe des romans pour adultes sur les tempêtes de neige, des livres de non-fiction sur la façon dont les animaux survivent à l’hiver et de nombreuses romances de vacances. Mais même la meilleure de ces lectures saisonnières ne me fait jamais ressentir la même chose que la lecture d’un livre d’images sur une tempête de neige pendant un blizzard. Qu’ils soient tristes et sérieux, contemplatifs et doux, idiots et chaotiques, rêveurs et bizarres, les livres d’images évoquent en moi un sentiment d’émerveillement. Ils me rappellent que je suis ici sur cette terre, un être minuscule dans un vaste réseau d’arbres, d’oiseaux, de cultures, d’eaux et de systèmes météorologiques. Ils me font me sentir un peu moins perdu.
J’étais agriculteur et j’ai toujours aimé être dehors. Se sentir connecté aux saisons n’est pas nouveau pour moi. Mais le sentiment d’ancrage que me procure la lecture de livres d’images saisonniers est nouveau. Il y a une immédiateté dans les livres d’images que je ne retrouve pas toujours dans d’autres types de livres. L’autre jour, j’ai lu An Arctic Story, un livre sur la façon dont diverses créatures survivent à l’hiver dans le Grand Nord. Je ne vis pas dans l’Arctique et pourtant j’ai emporté le livre avec moi tout au long de ma journée. En marchant avec mon chien dans les bois, j’ai pensé aux ours en hibernation et aux silences laissés par tous les oiseaux qui ont migré vers le sud. Alors que le soleil se couchait en fin d’après-midi, j’ai prêté plus d’attention aux bleus, aux violets et aux ors du ciel et aux ombres des arbres projetées sur la neige. Je pourrais vous raconter cent autres histoires comme celle-ci, des histoires sur la façon dont la lecture de livres d’images est devenue, pour moi, une sorte d’attention aimante et attentive.
J’ai hâte d’en savoir plus sur l’acériculture alors que la sève commence à couler. Mes livres d’images d’avril seront pleins de bourgeons, de pluie et de flaques d’eau. Je vais profiter de l’abondance du mois d’août avec tous les livres de jardinage que je pourrai trouver, et peut-être aussi un peu de poésie végétale. Je vais commencer l’automne avec des livres sur les récoltes et boucler la boucle en décembre prochain avec encore plus de livres sur le solstice. Je vais me délecter de chaque dessin et de chaque histoire. Je vais me laisser guider par les livres d’images. Je vais les laisser me montrer comment traverser les saisons avec tous mes sens, le cœur grand ouvert et attentif.
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