L'éros, la passion, les mystères et les secrets de famille flambent dans la personnalité de Beatrice Tasca Filangeri di Cutò, princesse de Lampedusa, qui en mai 1943 traversa Palerme déserte, parmi les ruines causées par les bombardements alliés. Béatrice reprend possession du palais familial : parmi les plafonds brisés et les bibliothèques effondrées, se ravive le souvenir de l'époque où la ville était une destination pour les voyageurs étrangers, un passé de grâce et de splendeur, des rêves, des fantasmes et des amours peut-être encore possibles. Hors des murs du palais, le présent s'effondre, l'Italie et l'Europe sont le théâtre d'une guerre terrifiante, les Alliés sont sur le point de débarquer en Sicile. Le monde semble fini, mais Béatrice ne se retient pas : elle protège, exhorte, s'expose. Et le futur ? L'avenir a les yeux mélancoliques de son fils Giuseppe et la splendide vitalité d'Eugenia, une jeune amoureuse des étoiles et des planètes qui observe Béatrice depuis la fenêtre d'en face. La jeune fille est fascinée par la liberté naturelle et obstinée avec laquelle se comporte la princesse ; une liberté que sa famille lui refuse, après l'avoir forcée à interrompre ses études de physique et maintenant en essayant de lui imposer un mariage arrangé. Pour la jeune fille et son fils, la princesse réserve des projets ambitieux qui défient le temps. Et pendant qu'il tisse ses intrigues d'amour, avec l'aide des gens du quartier, il organise une réception à laquelle seront invités les plus grands noms du monde palermite, de Lanza di Trabia à Florio, de Valguarnera à Moncada. Une invitation sans scrupules à une dernière danse sous les bombes. Beatrice Tasca Filangeri di Cutò, mère de l'auteur du Léopard, et auteur à son tour d'une œuvre dont seules quelques pages ont survécu, devient la protagoniste de ce roman grâce à Ruggero Cappuccio, le seul écrivain qui pouvait – par culture, sensibilité, histoire personnelle – lui donner une nouvelle vie.
Beatrice Tasca Filangeri di Cutò, princesse de Lampedusa, entra dans Palerme déserte le 9 mai 1943. Nous sommes en début d'après-midi, la ville est silencieuse après seulement quatre heures plus tôt, 1456 bombes ont été larguées sur les toits et les dômes de la capitale sicilienne.
Beatrice Tasca Filangeri di Cutò, princesse de Lampedusa, descend du carrosse et, sous les décombres de son Palerme, gisent plus de trois cent soixante-treize cadavres.
C'était une folie de retourner à Palerme ; une folie qui convient bien à cette femme tenace, obstinée et libre.
Ainsi commence ce roman vorace, avec la princesse qui, malgré les bombes, le danger, la guerre, les ennemis, retourne à Palerme, dans ce palais aujourd'hui presque détruit qui la voyait jeune, belle, élégante, danser dans les grandes salles parmi cristaux, peintures et tapis précieux.
L'observant secrètement depuis une fenêtre se trouve Eugenia, une jeune fille passionnée d'astronomie qui, avec le déclenchement de la guerre, fut contrainte d'abandonner ses études à Naples et contrainte de retourner dans la maison familiale, étouffée par un père qui voulait se marier. elle par intérêt, secrètement amoureuse d'une « nymphe ».
Un lien d'affection et de protection s'établira entre les deux femmes: Béatrice verra en cette fille fragile et tenace à la fois, effrayée mais affamée de vie, la fille qu'elle a perdue tant d'années auparavant et tentera par tous les moyens, même presque au point de lui imposer des choix, de l'aider à prendre ce chemin qui fait si peur, il les fait.
Avec peu de conseils et quelques stratagèmes, la Princesse saura orienter Eugenia vers un avenir qui n'est pas forcément préétabli selon les canons de l'époque : le mariage, les enfants, une maison à entretenir aux yeux de Béatrice ne conviennent pas aux besoins d'Eugenia. la nature et la Princesse veilleront, en bonne mère, à ce que la jeune fille le comprenne, même au prix de quelques souffrances.
Entre les bombes tombées du ciel, les Alliés qui ont tardé à arriver, les nazis qui, sentant une défaite imminente, n'ont eu aucun scrupule, Béatrice et Eugenia sont les seules protagonistes d'une histoire inoubliable.
Autour d'eux, comme dans une valse de la longue mémoire, tourne un corollaire de personnages parmi lesquels se démarque Accursio, un peu ami, un peu bricoleur, indéniablement dévoué et fidèle aux Princesses qui, même dans les moments les plus tragiques, avec ses récits d'un passé perdu et ses phrases en dialecte palermitain, fait plus que sourire aux lecteurs !
La princesse de Lampedusa nous emmène dans ce palais qui abritait les personnages de Le léopard plusieurs années plus tard. Ce palais, parmi les pièces à moitié détruites, vivent encore les souvenirs et les fantômes d'un passé qui ne reviendra jamais.
La fin est un peu labile et, dans sa volonté de retracer et de boucler une boucle, est peut-être un peu trop linéaire, mais elle n'enlève rien à ce roman qui, bien que largement basé sur des personnages fictifs, raconte une histoire à laquelle il appartient toujours. nous et risque de revenir.