Critique 'Return to Whistle Stop' de Fannie Flagg – Bur Rizzoli

Buddy Threadgoode est né et a grandi à Whistle Stop, en Alabama. Enfant, le sifflement joyeux des trains passant par la petite gare marquait le cours de ses journées. Sa mère Ruth, une femme douce et mesurée, et sa tante Idgie, excentrique, volontaire, passionnée, étaient les propriétaires du café de la ville, connu à des kilomètres à la ronde pour ses irrésistibles tomates vertes frites ; un point de rencontre et de ravitaillement toujours prêt à accueillir tout le monde. Puis, au fil du temps, Whistle Stop s'est progressivement dépeuplé, les trains ont cessé de circuler et le café a fermé définitivement. Après de nombreuses années d'absence, Buddy, quatre-vingt-quatre ans, garde des souvenirs doux et nostalgiques de cet endroit entouré de champs de maïs, qu'il partage avec sa fille Ruthie et avec tous ceux qui veulent écouter ses histoires. Et c'est là, sur les lieux de son enfance, qu'il décide de retourner, se faufilant hors de la maison de retraite pour un voyage plein d'aventures, déclenchant une succession d'événements aux conséquences imprévisibles. Avec franchise et ironie, Fannie Flagg emmène une fois de plus le lecteur parmi les protagonistes inoubliables et les ambiances intemporelles de « Fried Green Tomatoes with Whistle Stop Coffee ».

Whistle Stop est peut-être le lieu le plus connu parmi ceux créés par Flagg; le café tenu par Idgie et Ruthie, le bulletin Dot's avec toute l'actualité de la ville, le salon de coiffure et tout ce qui caractérisait ce lieu magique dans le premier roman reviendront avec force dans nos vies sous la merveilleuse plume de l'auteur américain !

Buddy Threadgoode, le fils de Ruth, nous ramène, ou plutôt essaie de le faire, dans les rues de Whistle Stop.

Aujourd'hui âgé et veuf, Buddy aimerait bien retourner dans les lieux de son enfance, mais ces lieux, hélas, n'existent plus.

Avec l'avènement de la modernité, Whistle Stop s'est vidé, les maisons ont été couvertes de plantes, les locaux vidés et abandonnés et les rues ont presque complètement disparu.

Lire ce roman, c'est comme remonter le temps ! Une époque où nous retrouverons des personnages nouveaux et aimés, nous apprendrons à les connaître, mais, surtout, nous retrouverons ces lieux et ces émotions que seule Fannie Flagg est capable de nous faire ressentir !

Lire ses histoires est presque magique : soudain on sent la vanille, on se sent blotti, enveloppé dans une couverture bien chaude et on a presque l'impression d'avoir une tasse de chocolat chaud dans les mains… oui, même en ces caniculaires journées d'août !

La lecture est presque un défi que l'auteur propose au lecteur : vous souvenez-vous de ce personnage ? Vous souvenez-vous où et quand vous l'avez rencontré auparavant ? Cela arrive tout le temps ! Il n'y a pas d'histoire dans laquelle on ne retrouve pas quelqu'un et il n'y a pas d'histoire dans laquelle les intrigues et les coïncidences ne se transforment pas en magie !

Flagg est un câlin, une certitude, une tranche de beauté dans un monde de plus en plus brutalisé. Lire ses romans donne envie de faire des gâteaux, d'enfiler une jolie robe et d'aller frapper à la porte de son voisin pour discuter en buvant un café !

Réapparaître de ses livres est presque traumatisant, certainement triste et la seule chose que l'on souhaite, c'est être catapulté dans les lieux créés par son esprit et y vivre pour toujours !