Plongée dans le monde bouleversant d' »En attendant Bojangles »
« Danser tous les soirs sur ‘Mr. Bojangles »… Olivier Bourdeaut nous transporte dans un univers à la fois fantastique et réaliste où l’amour et la folie valsent ensemble. Tout long de son roman « En attendant Bojangles », l’auteur nous donne à voir une histoire qui se dédommagera de toute linéarité, plongeant le lecteur dans un océan de sentiments contradictoires. Alors, allons-nous décortiquer la fin de ce roman qui a bouleversé tant de lecteurs.
La danse des personnages vers une folie douce-amère
Le roman met en scène une famille atypique : deux parents insouciants et l’enfant narrateur guidé par la voix de son père le vieil enfant, et la voix de son alter ego à la perspective plus narcissique, délibérément plus mature que son âge. Tous gravitent autour de la mère, véritable Jane aves ses mille prénoms changeants selon son humeur, dont la folie enjouée et fantasque se transforme peu à peu en maladie mentale.
Un final qui prend aux tripes
En toute honnêteté, Olivier Bourdeaut n’attend pas le dénouement de l’histoire pour émouvoir son lecteur. Pourtant, à la fin du roman, une palpable pointe d’amertume émane des dernières pages.
Le père, dans une ultime tentative pour préserver l’imaginaire de son épouse, décide d’embrayer la folie de sa femme. Il démonte le carrelage de leur appartement parisien, transforme leur loft en un marécage imaginaire en référence à la Caroline du Sud, où elle désire se rendre depuis qu’elle entend des grenouilles la nuit.
Cherchant à la préserver de la réalité du monde extérieur alors qu’elle est de plus en plus instable, il lui crée un univers alternatif en maison de retraite où elle peut continuer à danser sur « Mr. Bojangles » en permanence. La fin du roman est marquée par le choix du couple de mourir ensemble, dans un ultime acte de désespoir et d’amour profond l’un pour l’autre.
Une interprétation de la fin
Bourdeaut ne livre pas une fin conventionnelle, bien préparée et attendue. Inattendue et tragique, cette conclusion angoissante illustre le danger inhérent à l’abandon total à la fantaisie désinhibée et à la folie. La fin abrupte du couple illustre la dévotion et l’amour démesurés qui lient les deux personnages principaux, jusqu’à la profondeur sombre de leur désespoir. Ils choisissent de mourir ensemble, refusant de s’abandonner à une réalité sans l’autre.
Le roman « En attendant Bojangles » et sa chute tragique
La fin du roman peut laisser le lecteur choqué, déconcerté, voire désemparé. Elle n’en reste pas moins en adéquation avec la trame de l’histoire, qui nous entraîne dans un tourbillon de déraison et de poésie. L’amour courtois, la folie et le dévouement inconditionnel sont des thèmes récurrents tout au long du roman qui trouve son point culminant dans les dernières pages.
En somme, « En attendant Bojangles » est une histoire incroyablement touchante du début à la fin. Elle évoque les thèmes de l’amour et de la folie avec une telle passion qu’elle nous laisse dans une sorte de stupeur, malgré ou peut-être à cause de sa fin tragique. Reste cette impression léguée, une empreinte indélébile, à l’instar de la danse de Bojangles qui continue de tourner dans nos têtes bien après avoir refermé le livre.