Examen moche, fort et formel

Critique du roman Laid, fort et formel, de Pedro Pedreño Caravaca

Titre: Moche, fort et formel

Auteur: Pedro Pedreno Caravaca

Éditorial: Cercle rouge

Pages : 424

An: 2019

Le genre: roman contemporain

A propos de l’auteur

Pedro Antonio Pedreno Caravaca (Murcie, 1960). Militaire à la retraite en service. Son métier l’a marqué à tous les niveaux de la vie. En 1979, il entre à la base aérienne d’Alcantarilla, dans l’escadron de sapeurs parachutistes (EZAPAC). Il a été actif pendant vingt et un ans, jusqu’à ce qu’il obtienne son diplôme en l’an 2000. Affecté 13 ans dans la PAPEA (Patrouille Acrobatique Parachutiste de l’Armée de l’Air). Laid, fort et formel est son premier roman.

Synopsis

Un roman où l’action partage la vedette avec l’amour et les expériences intenses. C’est encore un hommage à certains professionnels qui doivent apprendre à supporter la tension logique de leurs actions dans des pays en conflit, tout en pouvant mener une vie stable en dehors de ladite tension, en étant aussi normal que possible.

Ils ne croient pas non plus, à maintes reprises, qu’il puisse y avoir des gens qui portent le mal de l’être humain à son expression maximale. Les condamnations, quelles qu’elles soient, ne doivent jamais être une excuse pour tuer gratuitement.

Toni appartient à l’unité d’élite de l’armée espagnole EZAPAC et revient d’Afghanistan après plusieurs mois de mission. La tristesse inonde son retour pour les moments vécus dans ladite mission.

A son arrivée à Murcie, il veut tout oublier et Juan (police nationale), son meilleur ami, l’accueille et, comme toujours, sera le soutien nécessaire et non négligeable pour surmonter les mauvais moments. Il rencontre Leticia, qui va combler tout le vide que son existence veut occuper. Ensemble, ils vivent des moments merveilleux et d’autres difficiles, mais ils les surmontent avec l’amour qu’ils professent l’un pour l’autre.

Mon avis

Un roman intense, comme c’est le cas de tous les romans de guerre de genre. Mais surtout didactique puisqu’il parle d’une véritable unité et de missions aussi véridiques que celles menées par l’armée espagnole au-delà de nos frontières, et dont seuls le titre occasionnel ou l’image type du président du gouvernement félicitant les fêtes de Noël par visioconférence. Nous savons peu ou rien du travail qu’ils accomplissent les trois cent soixante-quatre autres jours, et le roman de pedreño éclaire justement ce travail de l’ombre.

L’ouvrage est bien structuré, et en plus de traiter des questions militaires que j’évoquais précédemment, il approfondit également la difficile compatibilité de ces militaires avec la vie personnelle et familiale.

À ce stade, cela m’a beaucoup rappelé le best-seller d’Eric L. Haney, Inside Delta Force, qui a fait le tour du monde et a été à l’origine de la série de fiction épisodique The Unit, portée à la télévision par CBS et dont le succès a duré quatre saisons. Mais Le roman de Pedro contient plusieurs nuances qui dépassent, à mon avis, le travail de Haney.

Le premier est le réalisme, sans tomber dans la tentation de capturer des missions impossibles ou invraisemblables comme cela est arrivé à l’Américain. L’auteur murcien raconte les choses telles qu’elles sont, telles qu’il les a lui-même vécues dans son expérience professionnelle.

Les hélicoptères n’apparaissent pas en temps opportun, et les chargeurs HK ne durent pas éternellement. C’est plutôt le contraire qui est vrai : les choses ne sont souvent pas là quand elles sont le plus nécessaires, ou les connexions radio fonctionnent rarement à ces endroits.

Une autre amélioration est qu’il est saupoudré de musique. Le même auteur recommande de lire le roman avec le mobile à proximité, pour écouter les chansons qui apparaissent dans certaines scènes ou chapitres. Un ajout sensoriel qui permettra d’obtenir une immersion plus complète.

Et puis il y a le truc des « méchants ». En général, la littérature américaine a tendance à les traiter comme sans instruction, désorganisés et avec un très mauvais objectif. Rien n’est plus éloigné de la réalité.

Ben Laden lui-même, par exemple, avait un diplôme en administration des affaires, et son entourage proche n’était pas seulement composé de fanatiques religieux, mais aussi de personnes ayant une formation indiscutable dans divers domaines axés uniquement sur le mal. Ou les FARC colombiennes, qui ont fait la guerre de 1964 à 2016 ; aucune organisation insurgée ne dure autant d’années à être maladroite.

« Les méchants », malheureusement, sont généralement assez méchants et assez intelligents, et c’est pourquoi ils font tant de dégâts, comme en témoigne le travail de Pedro Antonio Pedreño.

Bref, c’est un roman qui est aussi un hommage à nos soldats, les Espagnols, beaucoup moins spectaculaires que les autres armées, mais avec un taux d’objectifs atteints à cent pour cent, et avec une reconnaissance internationale hors de tout doute.

Une déférence envers une unité d’opérations spéciales peu connue, comme le EZAPACmais qui travaille très dur à la base aérienne d’Alcantarilla chaque jour pour être prêt lorsque l’occasion l’exige.

Et je rejette cette critique en utilisant le porche choisi par pedreño pour le début de celui-ci, et ce sont des paroles du Pape Jean XXIII dédiées aux parachutistes :

« Je ne voudrais pas, les garçons, qu’à force de descendre du Ciel, vous oubliez comment monter jusqu’à Lui »

Vous pouvez acheter le roman sur ce lien : Laid, fort et en forme (cercle rouge).

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