La critique de l’effet Frankenstein

Critique du roman L’effet Frankenstein

L’un des titres finalistes du Prix Hache 2021.

Titre : L’effet Frankenstein

Auteur : Elia Barcelo

Éditeur : Edèbe

Année : 2019

Pages : 336

Qualification:

A propos de l’auteur

Elia Barcelo (Alicante, 1957) a étudié la philologie hispanique et anglo-germanique. Il vit à Innsbruck (Autriche), à ​​l’université de laquelle il enseigne la littérature et la composition espagnoles. De même, il combine ce travail avec une vocation littéraire précoce. Elle est l’auteur de romans pour adultes et jeunesse. Et ses livres ont été traduits dans plus de dix langues différentes. Ses romans Le cas de l’artiste cruel et Cordelune ont reçu le prix Edebé de littérature jeunesse. Dans ce même éditorial, il a également publié L’affaire du meurtre à l’opéra Oui Chevaliers de Malte.

Synopsis de l’oeuvre

Un hommage à Frankenstein et une leçon d’histoire. Un roman qui réfléchit sur l’égalité entre les sexes et les classes.

Comme si elle était Alice tombant dans le terrier du lapin, Nora voyage à la fin du XVIIIe siècle. Là, elle devra se déguiser en homme et aussi en dame ; et s’adapter aux vêtements et aux coutumes de l’époque pour aider son ami Max à résoudre le problème avec la créature que son ami irresponsable Víctor a créée et abandonnée dans son laboratoire.

l’effet frankenstein ouvre un axe de dialogue entre deux époques et nous fait réfléchir sur les inégalités hommes-femmes, tant sur le plan professionnel que social. De même, comme dans le travail de Shelley, il réitère également l’obligation morale d’assumer les responsabilités et les conséquences de nos actions.

La critique de l’effet Frankenstein

Hommage

Il y a plusieurs façons de rendre hommage à un classique, l’académique, consistant à concevoir une étude intellectuelle et technique, et la littéraire, auquel cas l’inquiétude créatrice ou récréative de l’auteur entre en jeu. Le roman d’Elia Barceló appartient à ce deuxième cas, à ceci près qu’elle ne se limite pas à un simple hommage, mais va plusieurs crans plus loin, en bonne auteure curieuse et fan de terreur qu’elle est.

En quoi consistent ces étapes ? Eh bien, en parcourant un chemin parallèle à celui qui voyagerait à l’époque Marie Shelley, parallèle en tout point, tant au niveau de l’intrigue que temporellement, car d’emblée nous trouvons une porte interdimensionnelle, ou plutôt, une porte temporelle par laquelle un Max jeune et désorienté est arrivé à Ingolstadt dans le présent de Nora, le choquant et menaçant de bouleverser l’existence de la jeune femme. Une ville qui, comme s’en souviendront les lecteurs les plus aguerris, est celle dans laquelle un certain médecin a mené ses expériences destinées à recréer la vie.

Nous sommes face à un bon roman juvénile, un de ceux qui interpellent le lecteur sans le chouchouter, mais le prenant par la poitrine, malgré sa jeunesse, et l’emmenant dans un autre temps, un temps où les loges foisonnaient, les anciens régimes menacés de chute et les scientifiques les plus audacieux se livraient à des expériences sur des cadavres.

Nora acceptera cette époque, et elle vivra les contrastes habituels mais elle donnera aussi à cette époque le piment d’une femme insoumise, insoumise donc mais toujours avec une tête très bien garnie. Elle et Max nous feront vivre une intrigue intense qui se connecte dès le début avec la figure de Frankenstein, et qui donnera au lecteur une surprise après l’autre, mais toujours avec un ton et une qualité littéraire de plusieurs carats. Et accrochez-vous aux lecteurs lorsque vous atteignez le résultat. Beau et brillant roman.