L’adaptation : c’était le paradis

Critique de l’adaptation cinématographique du roman Era el cielo, de Sergio Bizzio.

Le livre

Titre: c’était le paradis

Auteur: Sergio Bizzio

Éditorial: interzone

Pages : 192

Genre : Drame / Abus sexuel

Synopsis

Un homme rentre chez lui et trouve sa femme en train d’être violée et menacée avec un couteau. Mais il décide de se cacher et de ne pas intervenir. Après la brutalité de l’épisode, aucun d’eux n’avoue ce qui s’est passé. Era el cielo s’appuie sur les fondements du silence pour dépeindre le malaise d’un mariage et nous offrir un voyage cauchemardesque à travers le côté le plus misérable et le plus pervers des relations affectives. Un drame profond pour descendre dans l’enfer personnel ; un roman qui entretient une tension sourde, mettant en scène un homme obsédé par son désir de vengeance, qui oscille entre lâcheté, malaise et culpabilité.

Le film

Titre : O Silêncio do Céu (C’était le paradis)

Pays du Brésil

Réalisateur : Marco Dutra

Scénario: Sergio Bizio, Caetano Gotthard, Lucie Puenzo

Durée : 102 minutes

Photographie: Pedro Luque

Musique: Guilhermé Garbato, Gustave Garbato

Distribution: Léonard Sbaraglia, Caroline Dieckman, Darin chinois, Alvaro Armand Ugon,Mirella Pascal, Roberto Suárez, Paula Cohen, Dylan Cortés, Priscille Bellora,Gabriela Freire, Marie Mendive, roi walter, susana groisman, Marco Dutra

Qualification:

Terrain

Diana (Carolina Dieckmann), agressée et menacée d’un couteau dans le cou, a été victime d’un viol à l’intérieur de sa propre maison. Son mari, Mario (Leonardo Sbaraglia) était sur le point d’entrer dans la pièce, lorsqu’il a vu sa femme se faire violer par deux hommes armés de couteaux et se cacher sans rien faire.Elle n’a pas dit à Mario ce qui s’était passé, et il ne lui a rien dit non plus sur ce qu’il avait vu. Le manque de communication témoignait des conflits plus anciens du couple. Mario a tenté d’enterrer les faits et ainsi de sauver la relation, qui était déjà en crise, tout en planifiant une vengeance.

Critique du film, par Víctor Mirete.

L’Amérique du Sud est le berceau du cinéma dramatique, théâtral, discursif agrémenté de thrillers. Chaque année, ils nous laissent plusieurs perles, et 2016 ne l’a pas été moins avec cette adaptation du roman de Sergio Bizzio mise en film par le réalisateur brésilien Marco Dutra.

It Was Heaven est un autre de ces films réalistes couverts de viscéralité et de sécheresse. Un thriller psychologique qui non seulement cache une histoire d’amour profonde et étrange, mais nous ramène également à nos peurs, nos vulnérabilités et cette terrible sensation de jouer un personnage tout en étant nous-mêmes. Presque tout dans cette cassette est réussi. Un éclairage qui apporte tension, terreur et oppression ; un langage narratif fait de silences, de regards et d’intentions ; des interprétations si intrusives qu’elles vous entraînent dans chacun de leurs esprits ; et un script presque parfait, plein de détails et rond du début avec « l’enfer » jusqu’à ce qu’il se termine avec « le paradis ». Le rythme et le contenu intenses avec lesquels Dutra forme le film, ainsi que les acteurs Leonardo Sbaraglia et Carolina Dieckmann, impriment l’ensemble du récit visuel, gestuel et dialectique, inondent le film, entretenant une tension sourde constante qui dérange, qui piège et qui fait mal

En ce qui concerne la comparaison avec le livre, sans aucun doute la symbiose avec la psyché et l’élaboration des personnages est totale. Météo et dépression constante vont de pair dans les deux formats. Le silence… ce spectre qui bombarde l’angoisse et l’incertitude, agit comme un leitmotiv dans le livre comme dans le film. Bien que dans la partie audiovisuelle, il soit plus facile de réfléchir que dans la partie littéraire. Bref, une adaptation plus que remarquable pour un livre qui séduit, enivre et corrode.