Le long au revoir de Raymond Chandler

Le long au revoir de Raymond Chandler

Titre : Le long adieu

Auteur : Raymond Chandler

Editeur : Debolsillo

Pages : 448

Année : 2015 (publication originale 1953)

Genre : roman noir

Qualification:

A propos de l’auteur

Parler de Raymond Chandler (Chicago, 1888-Californie, 1959) est d’en faire, inévitablement, un roman policier. Ce n’est pas pour rien qu’il est considéré comme l’un des pères du genre (aux côtés de son contemporain Dashiell Hammett). Après une vie bien remplie qui l’a amené à étudier en Angleterre, à servir pendant la Grande Guerre et à travailler dans le secteur pétrolier en Californie, Chandler a commencé à écrire, après 45 ans, des romans policiers pour des pulp magazines. Son premier roman, le mythique le rêve éternela présenté son non moins mythique détective Philippe Marlowe, qui deviendra l’un des grands personnages de la littérature du XXe siècle. Le succès et la reconnaissance de ses créatures l’ont amené à travailler comme scénariste à Hollywood (il a écrit Perdition près de billy plus sauvage) et de continuer à publier des œuvres de la série Marlowe.

Synopsis de Le long adieu

Philip Marlowe rencontre Terry Lennox lors d’une soirée arrosée. Cela l’aide à rester debout et lui permet même de rester à la maison jusqu’à ce qu’il reprenne ses esprits. La bonne action du jour (ou plutôt de la nuit) est le point de départ d’une étrange amitié qui se terminera bientôt avec Terry mort et Marlowe en prison accusé de complicité dans le meurtre de la femme de son ami. Lorsqu’il est libéré après quelques jours dans l’ombre, Marlowe doit arpenter les rues de Los Angeles pour tenter d’élucider un meurtre dans lequel il ne voit que des points noirs.

La critique de Long Goodbye

Il est difficile d’aborder un chef-d’œuvre et de le décortiquer selon un mode opératoire préétabli. Il y a des romans qui échappent à toute analyse ou évaluation, puisqu’ils représentent eux-mêmes une unité de mesure, un ouvrage de référence avec lequel comparer tout ce qui est venu avant et après. C’est ce qui se passe avec le long au revoir, chef-d’œuvre de Raymond Chandler et décalogue du roman noir classique, le livre qui rassemble et dans lequel brillent le mieux les constantes de l’auteur américain. Un roman d’une telle envergure qu’il mérite une double critique.

Le long au revoir est une lettre à l’amitié, à l’amour, à la solitude, aux coins les plus sombres de l’âme. C’est le cynisme concentré, l’ironie comme mode de vie, c’est la fumée de cigarette qui flotte dans un bar graisseux, le glamour d’Hollywood Boulevard, éternel cachet d’un monde en noir et blanc. Il y a les méchants pas si méchants et les bons pas si bons, les personnages haineux et autres altruistes, les misogynes, les peurs et les incertitudes, la chiante bourgeoisie de l’argent, le lancement d’une nouvelle ère avec la macro ville comme épicentre.

La narration sur le dos de Marlowe, cet alter ego solitaire et incrédule de Chandler lui-même, nous emmène dans les nombreux environnements de Los Angeles, des bars miteux aux manoirs luxueux dans les collines les plus exclusives de la côte californienne, présentant une bonne collection de personnages ( surtout de la haute société) avec plus d’ombres que de lumières qui viennent au détective avec le vague espoir de récupérer ce qu’il a perdu dans la vie.

Philip Marlowe se découvre comme ce Don Quichotte avec un chapeau fedora, une éternelle cigarette collée aux lèvres et un revolver court de calibre 32 gardé dans la poche de sa veste, qui parcourt une société qu’il ne comprend pas tout à fait (bien qu’il la connaisse très bien bien) , naviguant entre leurs propres misères et celles des autres.

Le point principal du travail de Chandler sont les dialogues magnifiques et pétillants, les interactions entre les personnages pleines d’ironie et d’intelligence qui se produisent à la vitesse de l’éclair, donnant et recevant, avec un sens aigu de l’humour comme base. Associés aux descriptions précises et (à plusieurs reprises) acides, ils insufflent au roman un rythme louable, accélérant les événements dans une fin pleine de révélations et de rebondissements surprenants.

The Long Goodbye est, avec une grande probabilité, l’œuvre qui définit le mieux le grand classique du roman policier américain. Un délice sombre et sarcastique dans lequel le détective agit comme le couteau qui s’enfonce dans le gâteau de la société, traversant ses couches, s’imprégnant de ses éléments, mais n’en faisant jamais partie.

Terminons par quelques lignes représentatives sur l’engin, de la voix de Marlowe/Chandler lui-même :

« Personne ne connaît la raison pour laquelle vous occupez toujours ce poste. Vous ne devenez pas riche, vous ne vous amusez généralement pas. Parfois, ils vous battent, ou ils vous tirent dessus, ou ils vous jettent dans une cellule. Une fois dans la vie, ils vous tuent. Mois après mois, vous décidez de démissionner et de trouver un emploi raisonnable tout en pouvant vous promener sans secouer la tête. Puis la sonnette retentit, vous ouvrez la porte du hall et là vous avez un nouveau visage avec un nouveau problème, une nouvelle charge de douleur et une petite somme d’argent.

Vous pouvez lire la critique de le long au revoir de notre collègue Cristóbal Terrer ici

Les œuvres de Raymond Chandler dans amazone