Revue des cannibales
LE PLAISIR DE CONTER DES HISTOIRES
Il y a ceux qui préfèrent les histoires aux romans parce qu’elles sont plus courtes, plus faciles à écrire et dont l’intrigue est construite rapidement. Eh bien, ils n’auraient raison que dans la première des prémisses, car sa formulation n’est pas plus simple et ses arguments ne sont pas énoncés comme quelqu’un qui pousse un soupir. Bien sûr, ils oublient peut-être le plaisir de raconter, de créer des intrigues et de mettre au point leur architecture pour finalement construire une maison confortable.
Et quand on dit confortable, cela ne veut pas dire rose, mais plutôt un espace dans lequel tout s'intègre, dans lequel tout est à sa place, comme il se doit, que ce soit sous la forme d'une existence heureuse, de rêves troublants ou de soirées qui se cristallisent d'un coup. dans une aube nuageuse. L'important, toujours, est que la maison soit capable d'offrir au lecteur un accueil qu'il ne pourra jamais oublier.
Eloy Cebrián a ce goût de la narration et cette précision dans ses récits, où rien n'est gratuit, rien n'est capturé sans la méditation correspondante. Cette douzaine d'histoires en sont la preuve, car chacune possède un moteur suffisamment puissant pour nous entraîner dans sa lecture et nous entraîner sur les chemins tracés par son auteur.
Personnellement, il y a trois histoires qui captivent peut-être plus que les autres, mais c'est subjectif et non catégorique, on ne peut s'empêcher d'être ému par l'effet de mettre les lunettes de John Lenon, ou d'avoir un chat qui dévore les cauchemars, et même d'admirer le trois jeunes femmes qui mènent des expériences culinaires de plus en plus risquées. Cela signifie-t-il que les dix autres histoires passent inaperçues ? En aucun cas, mais en tant que lecteur, on ne contrôle pas ses préférences et ce que l'on ressent avant chaque lecture.
Alors pourquoi recommander ce livre ? De par la profondeur de l'intrigue, la variété thématique, la perfection avec laquelle chaque texte est construit, l'humour, car il y en a aussi (au-dessus de l'arc-en-ciel), et même le sexe, pressé et métropolitain chez une femme qui fait de chaque semaine une fête. Il ne s'agit pas de révéler des arguments maintenant, c'est au lecteur de décider, mais écoutez-moi si vous voulez passer un bon moment de lecture, car Eloy Cebrián ne va pas vous tromper avec des trompe-l'œil faciles, il vous le donnera une prose de qualité encadrée dans des histoires du plus haut niveau.
Lire plus de critiques d’Antonio Parra Sanz.
AUTEUR
Eloy M. Cebrián (Albacete, 1963) est narrateur, chroniqueur de presse et traducteur littéraire. Ses romans comprennent Le photographe qui a réalisé des crèches, Sous la froide lumière d'octobre, Mémoires d'un fantôme, L'homme qui a répondu aux spams et le cycle Cervantin composé de Madrid, 1605 et Madrid, 1616. Ses histoires sont parues rassemblées dans les volumes Les lucioles et 20 autres histoires et communion. Le résultat de son travail de professeur d'écriture créative est le livre Manuel d'écriture : comment invoquer les muses et écrire un grand roman. Il a reçu les prix du roman Jaén, Francisco Umbral et Ateneo-Ciudad de Valladolid et est finaliste aux prix Herralde et Fernando Lara. Depuis 2000, il codirige la revue de création littéraire Le problème de Yorick.
SYNOPSIS DU TRAVAIL
Les histoires qui composent cannibales Ils se déroulent dans un territoire frontalier où l'imaginaire se confond avec le quotidien, où l'amer se résout souvent par un rire féroce. Alternant fantaisie et humour, réalisme sale et érotisme, le beau et l'atroce, Eloy M. Cebrián nous offre une poignée d'histoires inoubliables, un superbe récital du meilleur que la fiction courte de notre pays peut offrir.
FICHE TECHNIQUE
Titre : Cannibales.
Auteur : Eloy M. Cebrián.
Éditorial : La vilaine bourgeoisie.
Année : 2024. Pages : 198
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