Critique de Blood Sun de Jo Nesbo

Titre : Soleil de sang

Auteur : Jo Nesbo

Traduction : Lotte Katrine Tollefsen

Editeur : Rouge & Noir

Année : 2020

Pages : 258

Qualification:

A propos de l’auteur

Dans cette maison est très estimé Jo Nesbo (Oslo, 1960), l’un des grands noms de noir noir. Le polyvalent Norvégien (en plus d’être écrivain, il a été footballeur, leader d’un groupe de rock et agent de change) est l’un des grands best-sellers actuels grâce à sa série sur l’inspecteur trou de harry et un bon nombre de puissants romans autonomes allant de The Heir à son plus récent The Kingdom. Sol de Sangre appartient à une petite série intitulée Sicarios de Oslo qui a débuté avec Sangre en la nieve, dans laquelle dans chaque livre on suit les aventures d’un tueur à gages dans les années soixante-dix.

examen du soleil de sang

Un type qui se fait appeler Ulf arrive après dix-huit heures de voyage à l’un des points les plus septentrionaux de la Norvège, la région (en théorie) paisible et bucolique du Finnmark, un endroit où le soleil ne se couche jamais. Poursuivi par El Pescador, le roi des trafiquants de drogue norvégiens, Ulf va tenter de se rendre invisible dans une petite ville dominée par une sorte de secte chrétienne au sein de laquelle il nouera bientôt une relation privilégiée avec une femme et son fils…

« Il n’y a rien de pire qu’une balle dont on ne sait pas quand elle arrivera »

Comme c’était le cas avec le précédent épisode de Sicarios de Oslo, ce Soleil de sang est un bon exemple d’un Jo Nesbo Lumière, plus serein et léger que la normale. Cela oui, une lumière Nesbo ne signifie pas un mauvais livre ou une histoire faible, c’est juste que l’auteur norvégien se passe d’une certaine dureté et solennité plus évidente dans d’autres de ses œuvres. On retrouve ici un Nesbo plus détendu et enjoué, plus attentif à un autre ton plus supportable, qui serre parfois mais n’étouffe pas, sans pour autant renoncer à la violence et à ses caractères durs qui la caractérisent.

Le point fort de cette histoire est sans aucun doute son personnage principal, un Ulf (ou Jon) qui nous raconte l’histoire à la première personne et avec qui il est très facile de sympathiser. C’est quelque chose comme un tueur à gages par accident, ou plutôt un non-tueur à gages, un type qui a traversé une série de drames et de mauvaises décisions dans la vie et qui, sans le vouloir, se voit travailler pour El Pescador, le patron de la pègre norvégienne. Lorsqu’il fait Pâques pour son supérieur, il n’a d’autre choix que de fuir, et c’est alors qu’une nouvelle vie commence pour Ulf.

Sol de Sangre est une histoire d’amour enveloppée dans un thriller. Comme je l’ai déjà dit, ce roman contient toutes les constantes de l’œuvre de Nesbo : assassins, argent, drogue, vengeance ou exécution… mais tout ce fardeau devient secondaire quand on comprend ce qui est vraiment important pour Ulf. Ce qui va le faire choisir de se battre au lieu de lâcher prise. Avec le sujet occasionnel à travers lequel nous assistons à l’approche de Nesbo de la romance (une romance à sa manière, bien sûr), l’histoire acquiert un équilibre travaillé entre le drame et la violence austère de certains passages avec une touche plus délicate, voire nostalgique.

« Ça devient hier à une vitesse diabolique, que ce putain de véhicule qu’on appelle la vie n’ait pas de marche arrière »

Soleil de sang dans Livres de pingouins

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