Critique de Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse

Critique de Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse

Titre : Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse

Auteur : Luis Miguel Sánchez Tostado

Editeur : Cercle Rouge

Pages : 440

Genre : Aventure/Fantastique

Qualification:

A propos de l’auteur

Luis Miguel Sánchez Tostado (Jaén, 1962) est un historien, criminologue et un écrivain prolifique qui a déjà publié 30 ouvrages (essentiellement des essais historiques, bien qu’il travaille également sur des nouvelles et des romans) qui lui ont valu une quinzaine de prix aux quatre coins de la géographie péninsulaire. Avec Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse, son troisième roman primé, Sánchez Tostado nous transporte dans le temps jusqu’aux premières expéditions espagnoles sur le continent américain, dans les premières décennies du XVIe siècle, un paradis splendide où s’affrontent des cultures s’est accompagnée de bonnes doses de violence, d’assujettissement, d’exploitation et de persécution de légendes fantastiques.

Critique de Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse

C’est l’an de grâce mil cinq cent soixante. El Gran Gualas, un trovador ciego con un buen puñado de formidables experiencias en el zurrón, deleita a su público con la legendaria historia de la búsqueda de la Juvencia, o lo que es lo mismo, la fuente de la eterna juventud en el recién descubierto Nouveau monde. Il raconte ses jeunes années, celles où il fut écuyer du distingué chevalier Don Iñigo de Velasco, et sous le mandat du gouverneur Juan Ponce de León, entreprenant la recherche d’un mythe qui, peut-être, est plus une malédiction qu’un bénédiction. Près de cinq cents ans plus tard, des ossements et des objets étranges tombent entre les mains de l’anthropologue Brenda Lauper, qui va vivre une aventure inattendue tandis que la CIA et les francs-maçons tentent également de trouver l’emplacement tant attendu de la source de la vie éternelle.

En tête j’ai classé Juvencia comme un roman d’aventure et de fantasy, ce qu’il est, mais il n’en est pas moins vrai que ce roman amasse encore plus de genres. C’est sans aucun doute un roman historique, pour ce qu’il raconte et comment il le raconte, et c’est aussi un thriller contemporain dans le plus pur style Dan Brown, avec des professeurs, des anthropologues et des organisations secrètes à la poursuite d’une découverte, d’un rêve, qui peut transformer notre monde à l’envers.. Sánchez Tostado se déroule comme un poisson dans l’eau avec cette histoire de lieux, d’époques et de personnages multiples, offrant une aventure spectaculaire et exotique qui divertit autant qu’instruit. Ce ne sont pas peu de données et de curiosités réelles sur le monde indien pré et postcolombien que contiennent ses pages, ses coups de pinceau sur la vie quotidienne des explorateurs et des indigènes au XVIe siècle, ainsi que des faits historiques (commodément romancés, comme c’est évident) offert par la lecture de ce roman divertissant.

A souligner, outre l’excellente gestion d’une histoire volumineuse et ambitieuse, le superbe travail de documentation de l’auteur. Personnellement, également en tant qu’historien spécialisé dans l’histoire contemporaine et américaine, j’ai trouvé un délice dans la narration méritoire réalisée à la première personne par le susmentionné Gualas, le troubadour aveugle. Ce n’est plus seulement le nombre de termes et de phrases de l’époque qu’il utilise qui est énorme, mais aussi à cause de la façon dont les personnages s’expriment, l’histoire du chroniqueur lui-même, l’authenticité que l’ensemble transmet n’a pas de prix. Peut-être que cette partie du roman peut rebuter certains lecteurs, au début elle peut être un peu complexe à lire, sans doute différente, mais au fur et à mesure des pages, lorsqu’on s’habitue à cette « voix » presque cervantine, elle devient le meilleur du roman

Les chapitres situés dans le présent sont dynamiques et au rythme d’un pur thriller, ils fournissent ce point de connexion entre notre monde et le fantastique, des légendes brisant l’océan du temps. Ces épisodes manquent de cette aura magique que Sánchez Tostado réalise avec les événements survenus au XVIe siècle, ils présentent le topicazo occasionnel dans le genre, mais ils maintiennent l’intérêt et le type à tout moment. Ici, une série de personnages curieux apparaissent (certains plus stéréotypés que d’autres), parmi lesquels se distingue la susmentionnée Brenda Lauper, qui, avec Gualas et Iñigo, prend les meilleurs moments d’une histoire avec chicha qui, contrairement à ce qui pourrait Il semble que une fois qu’on a l’épais tome entre les mains, ça se lit avec une grande fluidité et addictive (quatre jours ça m’a duré, je n’en dis pas plus).

Juvencia, la malédiction de l’éternelle jeunesse est une histoire d’amour, une aventure fascinante qui transcende le temps, une promenade à travers des lieux captivants, à travers des légendes séculaires où la réalité se fissure pour laisser place à la magie. Mes félicitations d’ici à l’auteur pour les succès engrangés (et ceux à venir), nul doute qu’avec ce roman il est devenu bien digne de son œuf.

Site officiel de Luis Miguel Sánchez Tostado