Mois des classiques : Mystère
Titre : L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Auteur : Robert Louis Stevenson
Éditeur : Les Aventures Paysannes
Année : 2004 (original publié en 1886)
Pages : 130
Genre : Mystère victorien
Qualification:
A propos de l’auteur
Robert Louis Stevenson (Édimbourg, 1850) mourut sur une île des Samoa en 1894 où il s’était retiré en quête de soulagement pour sa santé délicate. Là, les indigènes le connaissaient comme Tusitala, le narrateur. L’auteur écossais est l’un des piliers de la littérature du XIXe siècle, nous livrant des histoires immortelles telles que L’île au trésor, la flèche noire Soit L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyderoman qui nous occupe et qui constitue avec Frankenstein l’un des exemples les plus notoires de proto science-fiction de son siècle.
Examen de l’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Quelque chose a privé l’avocat Utterson de son calme. Un sentiment étrange qui s’est glissé dans son être pour le conduire sur un chemin sombre de mystère et d’obsession. Son vieil ami, le respecté Dr Jekyll, ne semble plus lui-même depuis un moment, travaillant sur un projet secret et souffrant de fréquentes absences. Le médecin a un nouveau protégé, un certain M. Hyde que personne ne sait ou ne sait d’où il vient, mais qui projette une obscurité infinie et de mauvaises vibrations à tous ceux qui le voient. Un type d’aspect sinistre et d’actions odieuses qui envoient des frissons de pur mal.
Maître Stevenson croit en L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde un roman à la croisée des genres. Du mystère à l’horreur, en passant par l’enquête presque policière et des touches de science-fiction, l’auteur nous plonge dans une histoire à laquelle il est impossible d’échapper, enveloppant les événements d’Henry Jekyll et de ses amis dans une atmosphère suggestive et malsaine. Il y a quelque chose de tordu qui plane sur chaque page, un malaise (bien que l’on sache d’avance ce qu’il advient du médecin qui donne son nom au roman), d’être témoin d’une abomination qui altère les lois naturelles, qui joue les dieux
Un point curieux de l’histoire est qu’elle est racontée presque à tout moment (à l’exception de la confession épistolaire finale) d’un point de vue autre que celui du Dr Jekyll. Lui et son « protégé » Hyde sont le centre incontesté du récit, mais toujours vus de l’extérieur, du point de vue de M. Utterson, du Dr Lanyon ou d’autres personnages qui les représentent, qui tombent obsédés d’une manière ou d’une autre. un autre avec eux, ce qui renforce encore cette aura de mystère qui entoure un médecin aussi distingué.
Dans L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. HydeStevenson aborde des sujets variés et très intéressants, transformant parfois le roman en pur thriller psychologique et introduisant des dissertations philosophiques sur le bien et le mal, les instincts les plus primitifs dont nous sommes tôt ou tard la proie, le monde intérieur insondable de chacun, l’addiction (en l’occurrence à la potion qui libère Jekyll de ses liens sociaux) ou la dualité de l’être humain.
Dans Jekyll / Hyde, nous avons l’exemple classique d’une double personnalité (dans ce cas incluant la transformation physique) coexistant dans le même être : lumière et ténèbres, bien et mal, dignité et difformité… Une lutte intérieure sans quartier, l’horreur de soi-même, de la séduction que le mal et sa liberté accordent, rompant les liens avec les lois humaines, en extirpant l’essence sauvage et première.
L’être humain est-il bon par nature ou abritons-nous tous un monstre intérieur ? Connaissons-nous vraiment cette personne qui se reflète dans notre miroir ?
Se pourrait-il que le mal de l’âme rayonne vers l’extérieur, pénétrant et transfigurant l’argile dans laquelle elle est enfermée ? – M. Utterson.
Étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde à la collection Illustrated Classics de âme éditoriale.