La critique de Dangerous Blonde

Titre: blonde dangereuse

Auteur: Walter Mosley

Éditorial: RBA

An: 2020

Pages : 304

Le genre: roman noir

Qualification:

A propos de l’auteur

Walter Mosley (Los Angeles, 1952) est l’un des principaux romanciers policiers américains d’aujourd’hui. Il est connu pour avoir engendré la série des enquêteurs Rawlins facilesqui compte quatorze tomes et une adaptation cinématographique, celle du premier roman Le diable vêtu de bleuavec Denzel Washington incarnant le détective protagoniste atypique. Mosley a reçu le Grand Master Award en 2016 par l’association Mystery Writers of America, et son roman Trahison Il a remporté le RBA Crime Novel Award 2018 et le prix Edgar 2019.

La critique de Dangerous Blonde

Nous vivons une année particulièrement mouvementée dans la lutte pour les droits sociaux aux États-Unis. Et c’est que 1967, l’année dite L’été long et chaud (le long été chaud), a entraîné 159 émeutes raciales à travers les États-Unis. Pour le détective privé Easy Rawlins, ça va être un moment très dur : personnellement, il ressent de plus en plus la rupture avec sa bien-aimée Bonnie, alors que professionnellement, il va devoir faire face à deux disparitions des plus délicates, deux des hommes les plus dangereux à Los Angeles qu’il doit retrouver. D’un côté, son ami Mouse, un délinquant habituel qui semble avoir disparu ; pour un autre Noël Noir, un vétéran du Vietnam qu’il connaît très bien et qui a été formé par le gouvernement au noble art de tuer…

blonde dangereuse C’est un pur roman noir. Dès le premier paragraphe, Mosley sauve l’essence du noir américain classique, se présentant comme l’un des plus dignes héritiers de l’héritage de l’inimitable Raymond Chandler ou Dashiel Hammett. Plonger dans ses pages, c’est comme nager dans l’océan du temps, vous transporter dans une époque aussi conflictuelle que belle, une époque difficile où la société a commencé à s’éveiller sous de nombreux aspects, où des pas petits mais décisifs vers la modernité ont commencé à être franchis. . .

On pourrait inclure Rawlins dans cette liste d’enquêteurs classiques durs et expéditifs, intelligents et ironiques aussi, menés par le grand Philippe Marlowe. Ce qui se passe, c’est que Rawlins est noir, en fait, c’est un détective noir qui travaille à Los Angeles dans les années soixante, des détails qui compliquent grandement son travail de détective. Easy Rawlins doit non seulement se méfier des voyous, meurtriers et autres types de criminels, il doit aussi se méfier d’une société en général qui rejette ceux qui ont la même couleur de peau, qui les sépare et les exclut, qui ferme toutes les portes avant même qui peut ouvre la bouche.

« J’ai souri de ce petit sourire en coin qui résumait tous les rejets, expulsions et exclusions que j’avais vécus dans ma vie (…) Peut-être quinze ou vingt pour cent des blancs que j’ai rencontrés essayaient de me baiser » – Easy Rawlins.

Heureusement, Rawlins a les compétences à revendre et est bien connecté dans presque toutes les strates de la ville de Los Angeles pour mener à bien ses affaires. Précisément deux de ces contacts, deux de ces personnes « spéciales » qui évoluent dans la ligne ambiguë qui sépare le bien du mal, qui picorent d’un côté et de l’autre avec plus ou moins d’impunité, sont les cibles que Rawlins doit sauver. Un petit boulot tortueux plein de dangers mais que ce bon vieux Rawlins estime devoir à ses amis.

Une autre caractéristique qui sépare Rawlins du chercheur classique est l’absence de solitude. Au moins en termes physiques, émotionnellement, c’est une autre affaire. Easy est père de famille, vit avec ses enfants adoptifs Feather et Jesus (plus sa famille) et s’occupe de la fille du disparu Christmas Black. Cela signifie qu’il a toujours de la compagnie lorsqu’il rentre chez lui après une intense journée de travail, sa relation avec la famille étant l’un des points fondamentaux pour comprendre le personnage et son monde intérieur complexe.

blonde dangereuse Il donne tout ce qu’un bon fan de romans policiers et policiers peut attendre. Un mystère aussi alambiqué que divertissant, des meurtres, des femmes fatales, des criminels de toutes sortes et, surtout, omniscient comme sa narration, un Easy Rawlins évoluant comme un poisson dans l’eau à travers les rues dangereuses et glauques de LA Un personnage intuitif et expéditif qui fait partie de l’avant-garde de son temps, traversant le temps et les préjugés tout en résolvant des mystères.

« Danger et vie étaient synonymes dans mon dictionnaire personnel ; la danse et la boxe aussi » – Easy Rawlins

blonde dangereuse dans RBA

Nos remerciements à l’éditeur pour l’envoi de la copie.

L'équipe Litteratur