Le genre isekai, qui signifie littéralement « autre monde » en japonais, est devenu très populaire auprès des lecteurs fans de fantasy. Cet univers très codifié suit des clichés et des stéréotypes qui ont une seule vocation : vous faire voyager dans une autre dimension, très loin de la réalité. Nos héros se retrouvent transportés dans des mondes parallèles ou fantastiques, un véritable refuge, une échappée à l’ennui, qui vous permet de rêver, le temps d’une lecture. Parmi les dernières sorties d’isekai, L’Héritier de l’Autre Monde – Volume 1 : L’inflexion de Jean-Louis Vill apparaît dans la PAL (Pile A Lire) des adeptes de ce genre de lecture.
Arius, héritier d’un voyageur inter dimensionnel…
Arius est le personnage principal de cette œuvre : il est porteur d’un pouvoir ancestral et incarne la figure héroïque par excellence. Certes, il a l’air banal, mais il cache en réalité un secret étonnant. Son père est en réalité Japonais et a atterri dans cette nouvelle dimension. Le temps s’est écoulé, ce qui est un choix relativement original pour ce type d’histoire. En effet, dans la plupart des « isekai », le héros tombe dans l’autre dimension ou remonte le temps en tout premier. C’est comme ça que le récit commence, mais cette fois, celui qui a transcendé cet univers a construit une famille : il est tombé amoureux et a même eu un fils. Cependant, on retrouve de nombreux éléments typiques de l’isekai, dont la magie, les créatures magiques…
Jean-Louis Vill ne s’en cache pas : il est très influencé par de grandes œuvres du genre, telles que The Rising of the Shield Hero ou Overlord. Les royaumes fantastiques, les guerres politiques entre seigneurs de guerre rappellent les classiques de la fantasy. On retrouve aussi des ressemblances frappantes avec des jeux RPG grandioses, dont l’excellente franchise Final Fantasy.
Ce qui est vraiment agréable, dans cette lecture, c’est le mélange des genres. Certes, on déguste une œuvre fantastique, mais c’est aussi une lecture qui invite à la réflexion, tout en légèreté. Arius, en tant qu’héritier d’un grand pouvoir, se trouve dans une position où il doit jongler entre les attentes des autres et son propre désir d’indépendance. Côté style, le livre a été traduit en plusieurs langues : c’est une écriture accessible à tous. Avec une narration classique, il faut un méchant, un vilain digne de ce nom. Il veut s’emparer des pouvoirs d’un petit garçon, pour s’enrichir sans vergogne…
Le grand antagoniste de « ISEKAI : L’Héritier de l’Autre Monde » incarne à la perfection la figure du seigneur de guerre ambitieux, avide de pouvoir et prêt à tout pour obtenir le contrôle sur les vastes ressources et les pouvoirs magiques d’Arius. Ce stratège froid se fiche bien des émotions des autres, tant qu’il peut contrôler le monde ! En contraste avec Arius, il semble encore plus cruel qu’il ne l’est déjà.
D’autres personnages importants : les parents Lovelace
Michihiro Ikemizu et Soria Lovelace occupent une place prépondérante dans ce premier tome. Ils sont puissants, protecteurs, conscients de la préciosité d’avoir un enfant qui est la parfaite combinaison des deux caractères. Déjà, Michihiro est différent des autres : c’est lui qui correspond au mieux aux codes de l’isekai, car il vient d’un autre monde, c’est-à-dire le nôtre. Son pays d’origine étant le Japon, c’est lui le pont entre notre réalité et la dimension du livre. Dans son éducation bienveillante, il transmet sa sagesse et son intelligence à son fils Arius. De son côté, Soria est dotée de pouvoirs magiques, mais aussi d’une beauté hors du temps. Leur amour prédispose donc le héros à devenir un jeune homme intelligent et bon à la fois. Courageux, loyal, il va devoir incarner cet héritage et bien le représenter, afin de devenir celui qu’il est supposé être.
En conclusion, l’on pourrait dire que cet isekai francophone traduit en plusieurs langues correspond aux codes du genre, tout en proposant quelque chose qui sort de la norme. En effet, la plupart des ouvrages de ce style débutent par le bouleversement : le moment où le héros ou l’héroïne bascule du côté de l’autre dimension ou époque… Mais cette fois, celui qui vient de l’autre monde a construit une famille et s’est épanoui dans cette nouvelle dimension. C’est donc un degré plus éloigné, mais qui réussit à conserver tous les attraits qui font que l’on adore lire ce type de lecture !