Retour à Shangri-La, de Jorge Eduardo Benavides
photographies d’une vie
Retour à Shangri-La Synopsis
A propos d’un coffret de photos de famille, Mariana raconte à sa fille l’histoire de sa vie, pour justifier la manière dont on répète certains comportements, souvent involontairement. Il détaille chacune de ces images, et s’attarde sur elles pour retrouver un passé insaisissable, cette enfance lima qui n’existe que comme quelque chose de voué à être manqué, un paysage qui vibre de fugacité avant de disparaître complètement, comme un mirage dans la chaleur du désert.
Les portraits ne mentent pas pour ceux qui savent regarder et démasquer la fragilité des poses.
Mon avis sur Return to Shangri-La
L’auteur péruvien, qui vit en Espagne depuis trente ans, dépeint dans son dernier roman, Retour à Shangri-Laavec une sensibilité et une intelligence extrêmes, la nostalgie et la douleur causées par l’amour, l’exil, l’abdication et la résistance surhumaine des mères.
En 1933, l’écrivain britannique James Hilton publie le célèbre roman Lost Horizons, où il raconte l’arrivée d’un groupe d’étrangers à Shangri-La, une sorte de monastère bouddhiste perdu dans l’Himalaya.
Cet endroit idyllique, situé dans une partie inconnue du Tibet, était un véritable paradis terrestre où ses citoyens ne vieillissent jamais, à moins qu’ils ne quittent la ville, où toutes les adversités humaines réapparaissent.
Et avec cette belle métaphore, qui sert d’enveloppe au titre de ce grand ouvrage, nous, spectateurs curieux, sommes confrontés à l’histoire d’une femme, Mariana, qui, à travers une collection de photographies de famille, décrira à sa fille les erreurs et les succès qui rythment votre vie.
La photographie comme fil rouge qui nous montre le catalogue des agressions sociales qui mutilent la créativité féminine, la corrosion de la vie de couple et l’entrave des mariages ratés.
Un roman intemporel qui nous montre une collection de personnages en chair et en os, sans artifice littéraire, aussi reconnaissables que notre voisin ou le boulanger du quartier. Avec une attention particulière, oui, dans les questions qui enquêtent sur l’univers féminin, actuel et d’autrefois.
La relation mère-fille est toujours latente et, dans bien des cas, inégale.
Il est clair que Benavides se sent très à l’aise dans la tradition réaliste du roman hispano-américain, celle qui aborde et approfondit les questions sociales et politiques, poursuivant ainsi une tendance historique de cette littérature.
Quant à la prose, qui est déjà une marque consolidée de cet auteur, elle est un pur délice et vous entraîne à travers l’histoire avec la douceur de la caresse d’une mère sur la joue de sa fille.
À propos de l’auteur, Jorge Eduardo Benavides
(Arequipa, Pérou, 1964)
Écrivain péruvien appartenant à la génération des conteurs du pays à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, et dont les histoires oscillent entre le réalisme urbain (situé dans les années difficiles de la fin des années 80 à Lima, l’époque où il a commencé sa carrière littéraire et qui a marqué son œuvre) et des incursions dans des matières fantastiques, dénotant l’empreinte de Julio Cortázar, reconnue par l’auteur lui-même.
Son œuvre romanesque est marquée, d’une certaine manière, par l’influence de la gestion technique des romans de l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa.
Fiche technique
Éditeur : ALLIANCE ÉDITORIALE
Pages : 272
Année : 2022
Genre : Historique
Prix : 17,95 €
Lien d’achat : https://www.alianzaeditorial.es