Revue Doom : le polaroid killer

Bane : le tueur de polaroïds

Titre : Bane the Polaroid Killer

Auteur : Daniel L. Hawk et J. A. Beckett

Édition : Éditions PG

Année : 2019

Pages : 298 pages pour les amoureux du thriller américain

Qualification:

Synopsis de Fléau

Dans une petite ville du sud, une famille est dévastée par la disparition de leur fille. Le shérif Hurtado pense qu’il s’agit simplement d’un acte de rébellion. Ce que Hurtado ne sait pas, c’est que la police fédérale suit la piste d’autres disparitions qui pourraient être liées à l’affaire. David Abaco cherchera les clés pour résoudre le mystère. Pendant ce temps, un assassin tente de terminer la mission qui lui a été confiée.

Au fin fond de l’Amérique

Si vous qui lisez habituellement mes critiques savez quelque chose, c’est que je suis une fan inconditionnelle de ces petites histoires qui se déroulent dans les villes de l’Amérique profonde. Ces non-lieux où apparemment rien ne se passe, mais qui cachent souvent des histoires terribles, ou parfois des histoires banales.

La société américaine fait partie de notre conscience collective grâce au cinéma, à la publicité, aux séries ou à la littérature. Nous acceptons comme bons certains schémas qui se répètent souvent dans ces histoires. Qui n’a pas rêvé de se perdre un moment dans ce genre de villes, en buvant Bourbon coudes dans le bar d’un restaurant miteux ou passer la nuit dans un motel en bordure de route ?

Alors l’histoire que ces nouveaux auteurs m’ont proposée dès le départ avait toutes les mèches pour m’attraper, et c’est ce qu’elle a fait. Perdition C’est la lecture typique qui remplit le thème de la capture dès la première page. Une petite ville où rien n’est ce qu’il paraît, des forêts luxuriantes qui cachent des secrets et une société fissurée sous la patine de perfection qu’elle s’acharne à offrir aux autres.

Le retour de l’anti-héros

De plus, le roman comporte peu de personnages, chose qui s’apprécie face à l’avalanche de sagas et de billets de mille pages. L’un d’eux se démarque : David Abaco. Un mec qui aurait pu sortir d’une de ces séries que je dévore avec tant de plaisir. Un anti-héros. Un type étrange, incapable de sympathiser avec les autres, alcoolique, grossier. Mais avec une touche d’ingéniosité holmesien qui provoque la complicité rapide avec le lecteur. Abaco sera la personne qui se battra pour s’affranchir des méthodes rudimentaires d’un petit commissariat auquel l’affaire de la disparition de plusieurs adolescents a fait grand bruit depuis le début.

Une histoire qui, bien qu’elle ait été maintes fois racontée, Perdition c’est frais et attrayant. Tout cela raconté de manière intéressante, avec de belles métaphores visuelles et un style direct, comme la main droite d’un boxeur avant d’envoyer son adversaire sur la toile. Je n’ai pu m’empêcher de jouer dès le début pour deviner quels passages avaient été écrits par chaque écrivain.

Comme si cela ne suffisait pas, un curieux fil conducteur sert de lien à toutes les histoires : la bande originale de grands maîtres du blues ou du jazz qui sert à créer une atmosphère attrayante, en ajoutant un élément très intéressant qui semble donner vie au noir sur blanche.

Certains passages, notamment ceux centrés sur le tueur, peuvent sembler assez déchirants. Les victimes subissent une série d’agressions qui peuvent nous faire remuer dans le salon de notre sweet home. Mais, n’oublions pas que nous sommes face à un thriller au rythme effréné. Face à un assassin impitoyable qui tient une ville entière sous contrôle. Maintenant, quelle série aime chasseur d’espritou les romans nordiques sont tellement à la mode, Perdition Cela peut être une lecture très intéressante. Il ne vous restera plus qu’un doute… Oserez-vous entrer ?

L'équipe Litteratur