Critique de Sans mort, d’Alicia Giménez Bartlett

Titre : Pas de mort

Auteur : Alicia Gimenez Bartlett

Editeur : Destiny

Année : 2020

Pages : 378

Qualification:

A propos de l’auteur

ALICIA GIMENEZ BARTLETT (Almansa, Albacete, 1951) a publié, entre autres, les romans Sortir, une pièce étrange (Prix féminin singulier 1997), Pénélope secrète, Jours d’amour et de tromperiele grand succès où personne ne te trouve (Prix Nadal du Roman 2011) et hommes nus (Prix Planète 2015). Avec la série mettant en vedette l’inspecteur Petra Delicado, elle est devenue l’une des auteures espagnoles les plus traduites et les plus lues au monde : rites funéraires, jour du chien, messagers dans le noir, papier mort, serpents au paradis, Un bateau chargé de riz, Nid vide, Le silence des cloîtres, personne ne veut savoir, Des crimes que je n’oublierai pas Oui mon cher tueur en série. Il a reçu le prestigieux prix Grinzane Cavour en Italie et le prix Raymond Chandler en Suisse. Il vit actuellement à la campagne, dans la municipalité de Vinaròs.

Synopsis de l’ouvrage

«Être né dans ma génération t’a imposé des préceptes que tu as assumés sans révolte. A mi-chemin entre le passé franquiste et la modernité, il fallait composer avec la morale catholique, pour qui la perte de temps et de talent était le pire péché qui puisse être commis.»

L’inspecteur de police décide de s’éloigner de son quotidien pour se remémorer son passé afin de prendre en charge le présent. Avec son regard si particulier, elle passera en revue sa vie, de la jeune fille appliquée expulsée d’un couvent, en passant par la jeune universitaire antifranquiste qui change de cap lorsqu’elle se marie, jusqu’à ce qu’elle décide de rompre avec tout et d’être l’une des les premières femmes à entrer dans la police.

Pétra Délicat il transforme sa propre vie en un cas irrésistible où la découverte et l’aventure vont de pair avec une vision impitoyable de la famille, des coutumes, de l’autorité, du sexe et de l’amour.

Examen des morts-vivants

que des souvenirs

Elle le nie, mais ce que fait Petra Delicado dans ce roman s’apparente beaucoup au genre de la mémoire, ou ce qui revient au même, au fait de passer en revue toute une vie et d’en consigner par écrit les moments les plus remarquables. Loin du monde pendant une semaine, à l’abri dans un couvent, l’inspectrice revient sur toute son existence et se met à écrire pour nous raconter son enfance, une famille un peu particulière, ses deux sœurs, son éducation, ses partenaires, leurs péripéties sentimentales. et même le chemin parcouru par la Police Nationale.

Le titre du roman est déjà très significatif, il n’y a pas de cas, il n’y a pas de morts, à l’exception du squelette occasionnel bien conservé dans les greniers de Petra elle-même. Alicia Giménez Bartlett Il a fait un exercice d’introspection et s’est bien immiscé dans l’esprit de son personnage (chose par contre qu’il fait généralement plus ou moins à chacune de ses livraisons) pour nous livrer tout un passé qui explique une bonne poignée des choses pour ceux d’entre nous qui ont suivi toutes les aventures du couple professionnel du sous-inspecteur Garzón, peut-être l’homme avec qui l’inspecteur s’est le mieux connecté.

En même temps, nous traversons différentes périodes de l’histoire récente de l’Espagne, la fin du franquisme et l’horizon passionnant de la démocratie, les membres de certaines classes dirigeantes, l’infériorité sociale des femmes, contre laquelle Petra se bat encore, et même coutumes sociales, un monde dans lequel elle a su évoluer, sinon à volonté, du moins avec suffisamment d’habileté pour survivre.

L’ensemble de l’ouvrage est d’ailleurs baigné dans un style direct et concis, à la limite du brillant, dans lequel l’auteure de La Mancha donne la parole à sa fille littéraire pour que ce soit elle qui nous mène par la main à sa situation actuelle, qui à en juger par ses propres mots, il est sur une route avec un horizon raisonnablement agréable.

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