examen des rats

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«L’étrangeté du bien parmi tant de misère et de mal»

Titre : Les Rats

Auteur : Miguel Delibes

Éditeur : Destino (vingt-deuxième édition – novembre 1995)

Année : 1962

Pages : 175

Genre : Récit contemporain

Évaluation:

L’auteur

Parler de Miguel Delibés est de nommer un de ces dieux de l’Olympe littéraire castillan. L’un de ces auteurs dont les œuvres ont non seulement semé une multitude de récompenses innombrables, mais ont servi et serviront de nourriture à des millions de lecteurs, hier, aujourd’hui et demain. Des romans éternels, universels et inoubliables qui font partie de la mémoire collective.

Mais surtout, Miguel Delibés C’est un homme de Valladolid né en 1920 qui a consacré sa vie à raconter des histoires qui pourraient être celles de n’importe lequel d’entre nous. L’un d’eux est Les Rats.

Synopsis de Les rats

Les rats C’est un roman construit à partir d’une succession d’anecdotes dans lesquelles il évoque une ville disparue de Castille. Il se concentre sur la vie de Nini et du Ratero, qui ont développé leur vie à l’intérieur d’une grotte et ont vécu aux dépens de la chasse aux rats dans la rivière de la ville.

Mon avis sur les rats

L’envie profonde que ces textes suscitent est directement proportionnelle à l’admiration qu’on leur porte. Pour ceux d’entre nous qui ont déjà composé des lettres voulant imiter les maîtres et essayant de les marquer avec l’intention innocente ou arrogante de construire des histoires sous la forme d’un roman, des livres comme celui-ci signifient une chute de nos pieds à le sol.

En lisant chaque phrase, chaque paragraphe, chaque page et chaque chapitre de Delibes, comme Mendoza, Unamuno, Arniches, Baroja, Cela, Matute, Laforet, Goytisolo… On se rend compte que la littérature est quelque chose de plus que les airs d’un rêveur comme certains moi.

Ils ont élevé le sens du récit contemporain à des niveaux difficiles à trouver aujourd’hui. Ils avaient quelque chose de spécial; un sentiment d’enracinement, de pureté, d’exemplarité. Quelque chose de tellurique s’est imprimé dans leur vie et dans leurs textes qui ne peuvent être plagiés.

Mais en plus, ils montraient la richesse de la langue castillane. Son vocabulaire étendu et sa grammaire complexe au service de la netteté et de la magie qu’impliquent sa maîtrise et son plaisir.

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Dans mon cas, j’ai un « problème » supplémentaire avec Miguel Delibes Setién. Il me rappelle mon grand-père maternel, Luis Ramallo Albaladejo. Son regard, ses gestes, sa façon de parler et je suppose sa façon d’écrire, si mon grand-père avait été écrivain. Et s’il ressemblait à mon grand-père, il devait être un grand homme.

C’est pourquoi, cette relation raisonnable, fait de lui un auteur attachant pour moi, qui fait partie de ma salle de lecture de toujours, depuis que j’ai 13 ans, au lycée ils m’ont « obligé » à lire ce grand ouvrage rural qu’est les rats .

Un court roman (le bon, si bref, deux fois plus bon) qui raconte à travers une anecdote bucolique et costumbrista la vie de certaines personnes à une époque, avec un fond sombre et humaniste. Nini Oui le voleur ils en sont les protagonistes et représentent de manière vivante l’Espagne rurale du milieu du XXe siècle.

La grossièreté, la grossièreté et la dureté de cette société est le reflet fidèle que Delibes capte avec brio dans cette œuvre. Il y a quelque chose d’extraordinaire dans la normalité quotidienne de cette ville castillane que Miguel dessine. Quelque chose d’une histoire fantastique qui ne cesse d’être la réalité même d’un contexte de misère existentielle à laquelle sont astreintes les villes rurales soumises au foncier capitaliste.

« Don Antero a loué une vache jetée pour que les jeunes hommes puissent la diriger et la battre à leur guise, et de cette façon ils pourraient exprimer leur haine. »

Tout dans ce roman semble enveloppé d’une large et subtile métaphore en guise de dénonciation. De la ville à la grotte, en passant par le maire et le gouverneur civil. Le Ratier -parce qu’il chasse les rats pour se nourrir- est le reflet de la persévérance, de l’enracinement et de la lutte pour la survie.

Le Nini – un surnom qui signifie aujourd’hui « ni études ni travaux » – incarne dans son personnage la sagesse acquise par la science infuse, la connaissance que donne la vie à la campagne, tandis que Doña Resu veut qu’il reçoive une éducation qui le fasse prospérer dans la vie .

« Savoir ce qu’il savait, le Nini ne le devait qu’à son esprit observateur. »

Une métaphore qui se traduit par l’étrangeté du bien qui apparaît parmi tant de misère et de mal. En bref, ce qui se passe dans ce type de travail, c’est que tout est parfaitement mesuré et conçu. Chaque personnage a une constance narrative et une cohérence avec lui-même et avec son environnement. Chaque environnement est conscient de la réalité et purifie en même temps nos désirs et nos malheurs.

Les rats, comme aurait pu l’être le Camino, L’ombre du cyprès est longue, Cinq heures avec Mario ou Les saints innocents sont de grands romans de notre littérature nationale, anachroniques et académiques ; qui sont faits pour être appréciés dans toutes sortes de formats.

Antonio Giménez Rico a porté au cinéma en 1998 une adaptation homonyme du roman.

Extrait du film sur les rats