Critique de la vie d’une actrice

Vie d’actrice, par Elvira Menéndez

Avis de Rosa Huertas

Données de publication

Titre : La vie d’une actrice

Auteur : Elvira Menéndez

Éditeur : Édtions B

Année : 2020.

Pages : 464 pages.

Genre : Roman historique

Qualification:


Auteur

Elvira Menéndez (Ferrol 1949) est écrivain, scénariste et actrice. Il a également publié de nombreux ouvrages pour enfants et adolescents. Son roman le plus réussi, Au coeur de l’Océan, qui avait une adaptation télévisée, sauve les grands protagonistes oubliés de la conquête de l’Amérique. C’est une femme dynamique, joyeuse, enthousiaste et une bonne causeuse. Ses personnages féminins, basés sur de vraies femmes, possèdent une force incontestable.

Synopsis de l’ouvrage

Dans le Madrid de l’âge d’or et des corrals de la comédie, les femmes de théâtre jouissaient d’une grande indépendance. Maria Inès Calderon, le Calderona, était l’un d’entre eux. Le succès de sa carrière l’a amenée à côtoyer les nobles de l’époque, dont le roi Philippe IV, avec qui elle eut un fils qui lui fut enlevé à la naissance. C’est alors que son calvaire commence, le roi, jaloux du nouvel amant de l’actrice, l’enferme dans un monastère.

Ce roman raconte le combat imparable de María Inés pour sa liberté, comment elle s’est échappée du monastère et son retour à Madrid sur les traces de son fils. Une grande épopée vitale qui nous ramène à une époque fascinante et donne raison à l’une des figures clés du théâtre de l’âge d’or.

Mon avis

Elvira Menéndez raconte l’histoire de Calderona, un comédien célèbre, amoureux du roi Felipe IV. Le roman est plein d’amour, de trahisons, d’aventures et d’aventures. Menéndez met en lumière le tribut que de nombreuses femmes ont dû payer pour être libres, pour développer le métier qu’elles aimaient, pour échapper à l’oppression et à l’enfermement.

Le désir de liberté, la passion de la vie, font Maria Inès Calderon, grande vedette du théâtre madrilène, fait face à l’église, au monde et au roi lui-même. Le roman revendique les femmes de l’âge d’or, leur rôle, leurs sentiments et leurs ambitions, des femmes combattantes qui ont créé et imposé une morale et une société répressives.

L’âge d’or espagnol C’est une époque sur laquelle on a beaucoup écrit, sur laquelle on croit en savoir aussi beaucoup, mais qui cache encore bien des histoires et des personnages méconnus.

Menéndez plonge dans la vie quotidienne pour décrire « une époque fascinante pleine de talents », selon les mots de l’auteur elle-même, qui qualifie le roman de bizarre et qui sert à illustrer la vie des acteurs et le théâtre de l’âge d’or.

Il rapproche les lecteurs de l’univers du théâtre avec tous les personnages nécessaires à la réalisation d’une pièce et qui sont aussi nombreux qu’aujourd’hui : souffleurs, ouvreurs, menuisiers, couturières, dames, hommes de tête… Et on vérifie les aventures des comédiens , des compagnies privilégiées qui se produisaient devant les rois, même les plus petites qui allaient de ville en ville avec des versions « piratées » des auteurs à la mode, comme Lope de Vega.

une sorte de voyager nulle part mais au XVIIe siècle.

L’auteure a consacré plus de quatre ans à se documenter et parvient ainsi à décrire en détail une époque et son mouvement quotidien : puces, appréhensions, trahisons, pouvoir de l’église, corruption et domination absolue du roi sur la vie de chacun de ses sujets. .

La décadence morale et l’impunité flagrante de la couronne sont montrées avec un réalisme saisissant. Reconstituer la vie quotidienne des Espagnols au XVIIe siècle a dû être la plus compliquée et c’est l’une des grandes valeurs du roman, où les vicissitudes quotidiennes des Espagnols dans l’empire sont clairement illustrées.

Le livre, volumineux mais léger, se lit avec plaisir et aisance, grâce à l’intérêt grandissant de l’intrigue et à une prose fraîche, lumineuse et fluide.

Le roman glisse sur deux plans temporels : au Monastère de Valformoso de las Monjas en 1646, où María Inés Calderón est abbesse, et dix ans auparavant, quand commencent ses hauts et ses bas et son incroyable aventure.

Rien n’est prévisible dans cette œuvre, et encore moins le dénouement qui rentre dans les brumes du légendaire.

C’est un hommage clair au théâtre et aux actrices. La Calderona est montée fulgurante, elle était l’actrice la plus célèbre de la scène madrilène quand elle était très jeune, elle a immédiatement gagné les faveurs du roi, dont elle était reconnue pour l’amant et avec qui elle a eu un fils, pour tomber à l’anéantissement quand il a découvert son infidélité.

Mais elle ne s’est pas résignée au sort de confinement qui lui avait été préparé. Il a affronté tout et tout le monde, au péril de sa vie, dans une aventure au rythme effréné qui nous emmène du tribunal de Madrid aux montagnes valenciennes en passant par les routes, les couvents et les villes. Dans les mots de l’auteur :

« La Calderona voulait vivre les mille vies que vous offrent les rôles que vous jouez. »

Elle, qui a aussi été actrice, doit bien le savoir.

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